Après douze ans sans nouvelles, Sara, une Bosnienne installée à Dublin, reçoit un appel de son amie d’enfance, Lejla. Cette dernière lui demande de venir la chercher au pays pour la conduire à Vienne, où se trouverait son frère disparu pendant la guerre, deux décennies plus tôt. Malgré la distance et les années de silence hostile, Sara accepte de l’aider. Ensemble, elles se lancent dans un road-trip au cœur des ténèbres de l’Europe et plongent dans le “terrier” de leur passé commun.
Via une incroyable puissance narrative, Lana Bastasic nous invite à un partage entre souvenirs d’enfance et moments présents.
Leur voyage plein de fantaisie est un règlement de comptes avec le passé et une réponse à la question : l’amitié peut-elle résister aux blessures jamais cicatrisées ?
Des Balkans nous parvient une voix à suivre : celle de Lana Bastasic, qui signe un premier roman marquant.
On ne peut qu’être emporté par ce road-movie qui oscille entre présent et passé pour aborder, au-delà de l’amitié, les questions de l’identité, des séquelles de la guerre, de la destinée, de ce qui en l’autre nous échappe toujours.
L’identité, la loyauté, la déception… ça remue fort dans ce premier roman aussi intense qu’une chanson balkanique !
[Sara] ne cesse de balancer entre la colère et l’émotion, l’auto-apitoiement et l’auto-ironie. Face à Lejla, elle oscille sans cesse entre l’agacement et l’admiration. Lana Bastasic parvient à nous faire partager cette confusion des sentiments en donnant à sa narratrice une voix surprenante, alliant poésie et humour.
Un road movie au féminin, au cœur de la vieille Europe, une quête obstinée de l’amour et de l’amitié, une sorte de route vers nulle part, en zigzag, vers la retrouvaille de l’enfance ou le goût du bonheur impossible : il y a tout cela dans le beau premier roman poignant de Lana Bastasic […] un voyage initiatique auquel un brin de dinguerie donne son sel et son piment, jusqu’à la pirouette finale. Une des réussites incontestables de la rentrée 2022.
Alors que certains pourraient penser qu’Attraper le lapin n’est qu’un simple récit de voyage, il se révèle bien plus ambitieux que cela, nous interrogeant sur notre propre identité et la manière dont nous jugeons les autres. Une réussite que l’on ne peut que vous conseiller de lire.
Un lapin blanc, une organisation en douze chapitres comme dans Alice au pays des merveilles, une citation en exergue de Lewis Carroll… ce premier roman de Lana Bastasic, née à Zagreb en 1986, est référencé par petites touches. […] La Bosnie est plongée dans une obscurité « comme un liquide épais », visitée par des somnambules, et il semble que c’est la matière même du passé dans laquelle pénètre Sara. Lourd du sentiment de perte, ce roman se clôt par une phrase interrompue. On peut la raccorder à la phrase mutilée du début, et repartir. Vers où et quel mirage ?
Attraper le lapin, l’excellent premier roman de la jeune autrice Lana Bastasic s’ouvre sur ces mots : « qu’on commence par le début ». Sans majuscule, une phrase que l’on attrape en cours de route, une proposition subordonnée sans principale, comme on sauterait dans un train en marche […] Attraper le lapin, c’est essayer de suivre la narratrice Sara dans un voyage enténébré entre Dublin et Vienne, un voyage vers la malle au trésor de guerre de l’Europe, la Bosnie, et son passé chargé.
Il faut dire que les deux jeunes femmes ont beaucoup de personnalité et que l’intense et facétieuse Lejla est aussi attachante qu’insupportable. Leur périple fera plus d’une étincelle, et la drôlerie mordante de Lana Bastašić (déjà traduite dans dix-huit langues) emporte le morceau. […] L’ambivalence du rapport amical y est mise en lumière avec une subtile ambiguïté, l’autrice radiographiant les rapports entre Sara et Lejla comme d’autres l’auraient fait d’une relation amoureuse.